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Enquete franceinfo Un gynecologue parisien, professionnel de l’endometriose, accuse de violences par plusieurs patientes

22 Th10, 2022

Enquete franceinfo Un gynecologue parisien, professionnel de l’endometriose, accuse de violences par plusieurs patientes

L’hopital Tenon, au 20eme arrondissement de Paris.

Le chef du centre endometriose de l’hopital Tenon a Paris, professeur de gynecologie obstetrique, est vise avec une enquete interne apres plusieurs signalements d’anciennes patientes. Elles denoncent des violences physiques et verbales.

Certaines le decrivent tel “un boucher”. Agnes*, celle-ci, a eu l’impression de passer entre les mains “d’un veterinaire”. Avant le rendez-vous avec le Pr Emile Darai, elle evoque pourtant a ses amis qu’elle a enfin rendez-vous avec “le Messie”, celui qu’on lui a decrit comme “le plus grand specialiste parisien de l’endometriose”. A l’epoque i§a vient d’etre operee Afin de une endometriose severe, ainsi, a subi de graves sequelles, surtout dues au traitement qu’elle te prend pour une menopause artificielle. Handicapee par des effets secondaires, elle cherche desesperement une solution et obtient apres plusieurs mois d’attente un rendez-vous avec le Pr Darai, a l’hopital Tenon a Paris.

Une consultation qui vire au cauchemar

Agnes temoigne aujourd’hui aupres de franceinfo de violences lors de l’examen gynecologique. Des actes de la extreme brutalite : “Cela arrive et insere en direct un speculum de maniere vraiment violente, sans lubrifiant, sans rien, raconte Agnes, la gorge serree. Je pousse 1 cri, je sens la fissure que j’ai a ce moment-la qui se dechire, je sais que j’suis occupe i  saigner. Cela evoque aussi qu’il va proceder a un toucher rectal. Je lui dis : ‘non, non, aucun toucher rectal, je viens d’etre operee d’un abces une marge anale.’ Il ne me regarde nullement. Cela insere 2 doigts au sein d’ mon anus, ainsi, je sens l’ensemble des sutures qui craquent, nos cicatrices qui explosent, j’ai une douleur absolument fulgurante, je me debats dans les etriers, je hurle.”

“Il existe une partie du corps qui ressent encore votre sensation. Je ne l’oublierai jamais. On n’oublie pas ce type de chose.”

Apres une fin de consultation expeditive, elle sort en pleurs du cabinet et decide quelques semaines prochainement d’alerter l’Ordre des medecins et l’hopital Tenon. Dans votre courrier, date du 15 aout 2014 et que franceinfo a pu parcourir, Agnes denonce des agissements du medecin : “si l’on penetre une femme sans le accord, [. ] cela s’appelle une agression sexuelle. Le geste du docteur est donc particulierement choquant, ainsi, ses pratiques m’interrogent sur sa deontologie. Je precise que j’ai l’habitude, souffrant d’une endometriose gynecologique et digestive, de subir toutes sortes d’examens par voies vaginale et anale. Je n’ai jamais refuse ces gestes sans une agreable raison, et la douleur que i§a engendre m’est beaucoup connue. Or, rien dans mon parcours medical n’a egale la violence du toucher rectal impose avec M. Darai.”

Le medecin dement toute brutalite

Apres cet examen, Agnes va voir son medecin generaliste qui indique, dans un courrier adresse a un confrere que sa patiente est “en etat de choc” apres “un examen qui s’est fort mal passe”. Agnes devra subir une nouvelle intervention pour reparer ses multiples fissures, provoquees d’apres elle par l’examen du Pr Darai. Quelques semaines plus tard, Agnes recoit un courrier de votre dernier a son domicile. Dans cette lettre, le medecin dement toute brutalite au sein d’ son examen clinique qui est d’apri?s lui “toujours pratique avec delicatesse et unidigital”.

Pourtant, plusieurs autres patientes que nous avons pu demander l’aide denoncent egalement Notre brutalite du praticien et de violences gynecologiques. Lucie consulte le Pr Darai en 2019. On vient alors de lui diagnostiquer une endometriose, plusieurs IRM le confirment. Mais le praticien refuse de regarder le dossier et pratique des touchers vaginaux et rectaux tres douloureux, avant de lui faire connaitre ses conclusions. “il dit : ‘Je ne vois rien, je ne sens rien, vous n’avez jamais d’endometriose’, raconte la jeune soeur, qui a aussi seulement 20 annees. Je lui dis que votre n’est nullement normal que celui-ci ne sente pas grand chose. Il repond : ‘Je vais vous operer si cela vous rassure, mais je vais refermer et il n’y aura rien’. J’avais l’impression de devenir folle. Jamais les gynecologues que j’ai pu voir apres n’ont agi tel cela”, poursuit Lucie.

D’autres patientes que franceinfo a contactees rapportent egalement des pressions exercees par le medecin Afin de qu’elles acceptent une operation. Beaucoup confirment la brutalite de ses examens pratiques sans consentement; d’apri?s elles. L’une des anciennes patientes explique egalement avoir subi des touchers vaginaux et rectaux a la suite par trois individus plusieurs, sans qu’elle n’ait donne le accord.

“Je realise que je viens d’assister a un viol”

Sur le compte Twitter Stop violences gynecologiques et obstetricales (@StopVOGfr), qui possi?de publie la semaine derniere une serie de temoignages sur ce thi?me, plusieurs etudiants et etudiantes en medecine denoncent egalement des pratiques du Pr Darai. L’une d’entre elle raconte une consultation a laquelle i§a a assiste : “Quand je m’eloigne de la patiente, le medecin s’empare du speculum. Sans prevenir, il l’insere dans le vagin d’une dame. D’un coup. Elle se crispe sous la douleur. Ses muscles se contractent et font ressortir l’instrument. Notre medecin le renfonce, plus tri?s. Il hurle ‘detendez-vous’. Elle gemit, il est evident qu’elle est terrorisee [. ]. Il s’exaspere. Le speculum ressort encore. Il le renfonce encore et puis brutalement. J’ai envie de pleurer, parce pure que je realise que je viens d’assister a un viol et que je n’ai rien dit”, temoigne votre etudiante. Une autre raconte que le medecin “s’amuse au milieu des bougies anales dans les patientes endormies Afin de leur operation du cancer de l’ovaire avance, en s’exclamant que la plupart n’ont pas l’habitude de se faire sodomiser”.

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